mercredi 8 août 2012

Pierre Desproges




 Pierre Desproges, 
(Wikipédia)


Né le 
9 mai 1939 à Pantin, mort le 18 avril 1988 à Paris, Pierre Desproges, est un humoriste français réputé pour sonhumour noir, son anticonformisme virulent et son sens de l'absurde.


Sommaire

·         1 Biographie
·         2 L'Aurore
·         3 Radio, télévision
·         4 Sur scène
·         5 Un humour grinçant
·         6 Œuvres
·         7 Filmographie
·         8 Discographie (45 tours)
·          

1.   Biographie

Pierre Desproges, issu d'une famille de commerçants de Châlus, était un mauvais élève à l'école. Il passe une partie de son enfance à Luang Prabang (Laos) où son père enseigne le français avant de devenir professeur à Paris. Après une scolarité et un baccalauréat sans grand relief, en 1959, il part pour vingt-huit mois en Algérie où il doit accomplir un service militaire dont il garde un souvenir exécrable. Ne sachant trop que faire pour gagner sa vie, il entreprend des études de kinésithérapie qu'il abandonne assez vite, il écrit des photo-romans qu'il confectionne avec ses amis (et qui sont publiés), il vend des assurances-vie (qu'il rebaptise assurances-mort) puis des poutres en polystyrène expansé.

2.     L'Aurore

Il devient ensuite journaliste à l'Aurore où il entre grâce à son amie d'enfance, la journaliste Annette Kahn dont le frère, Paul-Émile, était son condisciple au lycée Carnot à Paris. Son chef de service aux informations générales, Jacques Perrier, qui n'aime pas son humour et ne le supporte pas, le fait renvoyer. Il travaille alors dans le journal hippique du même groupe de presse Paris Turf. Lorsque Perrier est à son tour licencié, en 1968, Bernard Morrot, qui est nommé pour le remplacer, le fait revenir à l'Aurore et lui confie une rubrique de brèves insolites à l'humour acide que Pierre Desproges appelle la « rubrique des chats écrasés ». Jugé un peu trop caustique, il évite son licenciement grâce à Françoise Sagan (qu'il interviewera pour « le Petit Rapporteur ») qui écrit une lettre au journal en affirmant qu'elle n'achète l'Aurore que pour la rubrique de Desproges. Remarqué par ses confrères de la télévision, il devient chroniqueur dans l'émission télévisée le Petit Rapporteur, sur TF1. Sa prestation dans cette émission dominicale de Jacques Martin, au côté de son complice Daniel Prévost, demeure gravée dans l'esprit des amateurs d'humour noir et de cynisme. Il claque la porte car il est coupé de plus en plus souvent au montage. Après ces oppressions, il se réinstalle à l'Aurore, car il s'y sent mieux.

3.   Radio, télévision

Il participe ensuite à plusieurs émissions de radio sur France Inter :
§  en 1978 et 1979, il anime en compagnie de Thierry Le Luron l'émission hebdomadaire les Parasites sur l'antenne ;
§  en 1980 et 1981, il participe à Charlie Hebdo avec une petite chronique intitulée Les étrangers sont nuls ;
§  entre 1980 et 1983, il est le procureur du Tribunal des flagrants délires en compagnie de Claude Villers et de Luis Rego. Ses féroces réquisitoires commencent invariablement par son célèbre : « Françaises, Français, Belges, Belges, public chéri, mon amour... » pour se terminer par une sentence sans appel : « Donc, l'accusé est coupable, mais son avocat vous en convaincra mieux que moi. » ;

Procureur du Tribunal des flagrants délires

§  il anime en 1986 une chronique quotidienne intitulée Chronique de la haine ordinaire, où il s'en prend aux sujets le faisant bouillir, à travers des coups de gueule de deux ou trois minutes environ.
En 1982, il collabore quelques mois au scénario de l'émission Merci Bernard sur FR3.
Il assure également sur cette chaîne, entre 1982 et 1984 (cent émissions), une chronique intitulée La Minute nécessaire de Monsieur Cyclopède qui, selon lui, divise la France en deux : « Les imbéciles qui aiment et les imbéciles qui n'aiment pas. »

4.   Sur scène

Sur les conseils de Guy Bedos, il est également monté sur scène en 1984 et 1986.
Il est mort d'un cancer le 18 avril 1988 et est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris (division 10). Sa tombe est située juste en face de Michel Petrucciani et non loin de Frédéric Chopin, Claude Chabrol et Mano Solo. Sa maladie n'avait pas été rendue publique et malgré ses textes contenant des références répétées au cancer, lui-même ne se savait pas atteint d'un cancer, il a par la suite été opéré d'un nodule, mais a toujours évité d'en savoir plus sur sa maladie.

 


5.   Un humour grinçant

Célèbre pour son humour grinçant mis en valeur par une remarquable aisance littéraire, Desproges s'est notamment illustré avec des thèmes souvent évités, quoique mal à l'aise face à certaines personnes, « stalinien pratiquant », « terroriste hystérique » ou « militant d'extrême-droite ». Comme il le disait lui-même : « On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde ».
Ses traits d'humour révèlent généralement un personnage bon vivant, individualiste et anticonformiste, bien que sa prédilection pour les provocations destinées à prendre en permanence son public à contre-pied des positions convenues le rende difficilement classable.
Il n'hésite pas à s'attaquer aux sujets les plus sensibles avec une verve féroce.
Contrairement à ce que prétend la légende, ce n'est pas lui qui a rédigé la dépêche annonçant sa mort (« Pierre Desproges est mort d'un cancer. Étonnant, non ? » en référence à la phrase de conclusion rituelle sur FR3 de La Minute nécessaire de Monsieur Cyclopède), mais Jean-Louis Fournier, réalisateur de la Minute nécessaire et proche de Desproges. Au départ, cette dépêche devait être « Pierre Desproges est mort d'un cancer sans l'assistance du professeur Schwartzenberg », proposée par Hélène Desproges. Mais elle a finalement renoncé à inclure cette précision afin d'éviter d'éventuelles poursuites.

6.    Ses thèmes favoris

Certains thèmes revenaient de manière fréquente dans ses sketchs : les plaisirs hédonistes (les femmes, la bonne chère, le vin, etc.), mais aussi le cancer, la mort sous toutes ses formes, ou encore le nazisme, l'antisémitisme et toutes les formes de racismes sont parmi les sujets qu'il aborde fréquemment. Certains éléments narratifs reviennent également, à la manière de gimmicks, dont voici quelques exemples hautement ironiques :
§  son individualisme viscéral, qui lui fait fuir instinctivement toutes les formes de groupes, qui ne sont pour lui que des lieux où s'exprime la bêtise sous toutes ses formes : « Quand on est plus de quatre, on est une bande de cons, alors a fortiori moins de deux c'est l'idéal » ;
§  il prend souvent Dieu à témoin : « Dieu me tripote », « Dieu me turlute », « Einstein, Dieu ait son âme… et moi-même, Dieu lâche la mienne… », le remerciant parfois : « Merci mon Dieu » ;
§  il parle de Hitler, s'étonnant du sentiment général d'antipathie qu'il inspire, parlant alors du « chancelier Hitler », se demandant si ce qui déplaît le plus aux gens chez lui, « c'est le peintre ou l'écrivain »7 ;
§  idem avec Himmler, à qui il attribue des citations équivoques, comme « Qu'on puisse être juif et allemand, moi, ça me dépasse, il faut choisir son camp. »8, « On ne peut pas être à la fois au four et au moulin » ou encore « Mieux vaut entendre ça que d'être juif » ;
§  il fait référence à la Collaboration comme « l'amitié franco-allemande », disant que c'était « un moyen d'apprendre une jolie langue étrangère à peu de frais » ;
§  toujours dans cette veine, il s'étonne de la disparition du nazisme, « tombé en désuétude après 1945 »9 ;
§  il s'en prend aux jeunes, et plus particulièrement « à leurs problèmes de jeunes, quoi » tout en conseillant aux vieux « de mourir sans les déranger » ;
§  les auditeurs et lecteurs sont malmenés, « sous-doués végétatifs gorgés d'inculture crasse et de Coca-Cola tiède »10, « drogués de télévision »; « bande de légumineuses surgelés du cortex » ;
§  la Seine-et-Marne, le 77 et Vierzon reviennent souvent ;
§  l'armée en prend également pour son grade, par exemple lors du réquisitoire contre Jacques Séguéla, où il profite de son temps de parole pour asséner « En 1939 déjà, tout le monde, en France, savait que le général Gamelin était un con, sauf les militaires. C'est ça, un secret militaire. » ;
§  l'Académie française, « gérontodrome » où les quarante « papy-la-tremblotte » se réunissent, pour que chacun se « déguise périodiquement en guignol vert avec un chapeau à plumes à la con et une épée de panoplie de Zorro », le tout afin de savoir « s'il y a un N ou deux à zigounette »11 ;
§  Julio Iglesias, Tino Rossi (« le jour de la mort de Tino Rossi, j'ai repris deux fois des moules »), « roucouleur radiophonique », Francis Lalanne et le groupe Indochine font partie de ses têtes de Turc de la musique ;
§  Yves Montand, dont il raille plusieurs fois dans ses spectacles les prises de position politiques ;
§  viennent également, en vrac : le Boléro de Ravel, dont il ne connaît jamais l'auteur (« Mozart était tellement précoce, qu'à huit ans et demi, il avait déjà composé le Boléro de Ravel... ! »; la paroisse Saint-Honoré-d'Eylau, représentative du catholicisme bourgeois ; la « Tata Rodriguez » et ses « improbables préparations à base de morue, envoyées par paquet fado » à Luis Rego ; la Troisième Guerre mondiale imminente ; son amour des femmes (« plus je connais les hommes, plus j'aime mon chien ; plus je connais les femmes, moins j'aime ma chienne ») qui n'a d'égal que son amour des bons vins de Saint-Émilion, dont le Figeac 71 ; sa haine du sport en général et du football en particulier, notamment du duel Saint-Étienne-Sochaux.
§   

7.   Œuvres

§  Le Petit Reporter, 1981, (recueil des « En bref » publiés dans l'Aurore. Presses de la cité. Nouvelle édition: le Seuil. (ISBN 2020490641) (ISBN 2020397145))
§  Grandes gueules par deux, 1981, (textes, dessins de Ricord, Morchoisme et Mulatier)
§  Des femmes qui tombent, 1985, (roman) (ISBN 2020089742) (ISBN 2020336251)
§  La Minute nécessaire de monsieur Cyclopède, 1995, (court textes) (ISBN 202026093X) (ISBN 2020314274) réédité en 1999 ;
§  les archives vidéo disponibles en DVD s'intitulent L'indispensable encyclopédie de monsieur Cyclopède.
§  Les Bons Conseils du professeur Corbiniou (ISBN 2020326396)
§  Chroniques de la haine ordinaire (livre (ISBN 202032041X) (ISBN 2020689057) (ISBN 2020130513), archive audio)... ces chroniques sont séparées en 2 volumes.
§  Manuel du savoir-vivre à l'usage des rustres et des malpolis (livre (ISBN 2020321289))
§  Vivons heureux en attendant la mort (livre (ISBN 2020320428) (ISBN 2020066157) (ISBN 2020136325))
§  Dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des biens nantis (livre (ISBN 2020324369)) - couverture Alain Millerand (livre (ISBN 2-02-008658-1))
§  Pierre Desproges, La scène (réédité en double CD)
§   

8.    Posthumes

§  Fonds de tiroir (ISBN 2020109026)
§  Textes de scènes (ISBN 2020326450)
§  L'Almanach, Éditions Rivages, 1988, (ISBN 286930269X) (ISBN 2869301685)
§  Les étrangers sont nuls (ISBN 2020336553) (ISBN 2020191350)
§  La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute (entretien avec Yves Riou et Philippe Pouchain) (ISBN 2020505738) (ISBN 2020345536))
§  Pierre Desproges en BD : Françaises, Français, Belges, Belges, lecteur chéri mon amour (ISBN 2874420271)
§  Tout Desproges (ISBN 2020971518)
§  Desproges est vivant (ISBN 9782757808535)
§  Desproges en petits morceaux (ISBN 9782757815854)


9.     Filmographie1976-1977 : Minichroniques, série télévisée de René Goscinny et Jean-Marie Coldefy

§  1977 : Nazis dans le Métro de Michel de Vidas - Albert Hitler.
§  1981 : Signé Furax de Marc Simenon - L'interprète en langage des signes.
§  1986 : Triple Sec de Yves Thomas - Un des clients de la brasserie.

10.               Discographie (45 tours)

§  A bobo bébé, Garima, 1977
§  Ça, ça fait mal à l'ouvrier, RCA, 1986



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